Introduction : Qu’est-ce qu’une ville nouvelle? Définition des termes-clés :
- Une ville nouvelle n’est pas une ville. Tandis qu’une ville est une agglomération importante dont les habitants exercent en majorité une activité non agricole, une ville nouvelle est une ville créée près d’un centre urbain important, offrant à ses habitants une structure d’accueil complète ( emplois, services, loisirs, … ) afin de favoriser la décentralisation .L'histoire de Saint-Quentin-en-Yvelines est celle du rôle des pouvoirs publics, et plus particulièrement de l'EPA, celle aussi du rôle des élus, rassemblés au sein du SAN, ou encore des milieux associatifs et économiques . C'est une histoire " supra-communale " en même temps qu'une histoire particulière à chaque commune . Nous espérons pouvoir vous permettre de suivre pas à pas l'histoire de l'édification de cette ville nouvelle .
1/ Le " Pré- Saint-Quentin-en-Yvelines ".
- La " Pré-histoire "
En 1682, Louis XIV s'installe au château de Versailles. Pour alimenter en eau les bassins, le Roi fait creuser un vaste réseau d'étangs et rigoles qui transforme la physionomie du territoire de la future Saint-Quentin-en-Yvelines, parmi eux l'étang de Saint-Quentin sur la base de loisirs, dont Trappes conserve le souvenir. Pendant la Révolution française de 1789, les terres appartenant à l'Eglise et au Roi sont confisquées et mises en vente en tant que biens nationaux . Cela permet à des familles de fermiers et de notables d'accéder à la propriété. L'arrivée du chemin de fer en 1849 bouleverse également la vie sur le territoire, et vient renforcer les actes de communication préexistants, la Nationale 10, ancienne route royale, et Nationale 12, grand chemin de Bretagne.
Les années vingt sont marquées par les débuts de l'urbanisation . De nouvelles populations, essentiellement venues de province, s'installent le long des voies de communication sur des territoires vendus par des propriétaires privés, ou des logements construits par l'Etat. Suite aux destructions de la Seconde Guerre Mondiale, et pour accueillir les populations issues de l'exode rural et du baby-boom, une nouvelle vague d'urbanisation a lieu dans les années cinquante . Elle se traduit essentiellement par la construction de grands ensembles à Trappes, particulièrement touchée par les bombardements . L'industrie se développe sur le territoire selon deux axes : une agriculture de plus en plus mécanisée, et une activité ferroviaire autour de la gare de triage de Trappes. En 1965, le schéma directeur d'aménagement de la région Île-de-France prévoit l'urbanisation du plateau de "Plaisir à Palaiseau" .
- Des histoires
Voici un aperçu de l'histoire de chaque commune, 7 au total, avant son entrée dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines .
- Guyancourt : La présence de l'Homme sur ce territoire semble remonter au néolithique . Des vestiges ont été retrouvés de l'ère romaine et de l'ère mérovingienne . Le chevalier de Guyancourt s'y installe en 1272. Sous le règne de Louis XIV, Guyancourt fait partie du " Grand Parc " qui s'étend, autour du château de Versailles, sur quelques 6000 hectares . Le village n'est pas épargnée par la Révolution française de 1789, la guerre franco-allemande de 1870-1871 . Au début du vingtième siècle, Guyancourt est un gros village agricole, où l'on cultive le blé, l'avoine, la betterave, le fourrage et la pomme de terre, et le commerce se développe . La petite ville est ensuite prise dans la tourmente des deux guerres mondiales, et est particulièrement touchée en 1943, se trouvant à proximité de la gare de triage de Trappes .En 1965, Guyancourt se lance, avec dix autres communes, dans l'aventure de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines .
- Trappes : C'est également une ville aux origines fort anciennes : elle se trouve à la croisée de deux voies romaines reliant Paris à Dreux et à Chartres; au Moyen-Âge, Trappes est une " villa muralis ", un village entouré de murs . Au dix-septième siècle, une portion du territoire de Trappes est rattachée au domaine du Roi . En 1849, le chemin de fer arrive à Trappes, en 1911 est inaugurée la gare de triage .Progressivement, Trappes devient l'un des plus importants centres ferroviaires de France, et l'arrivée le la main d’œuvre accroît considérablement sa population . Elle devient cité cheminote . En 1944, la ville est détruite à 71 % par les bombardements visant les installations ferroviaires . De 1950 à 1975, Trappes change de visage : l'agriculture s'éteint, à partir de 1953, la Route Nationale 10 coupe la ville en deux, l'urbanisation s'amplifie, la croissance de la population continue .
- Montigny le Bretonneux : Longtemps avant d'être une commune, Montigny le Bretonneux était une paroisse groupée autour de son église datant du 13ème Siècle, restaurée en 1610 et dédiée à Saint-Martin. En 1870, la commune fut occupée par les troupes prussiennes qui faisaient le siège de Paris. Elles séjournèrent assez longtemps dans les fermes avec de la cavalerie et de l'artillerie. Pendant la Première Guerre Mondiale, la commune paya un lourd tribut pour la défense de la patrie puisque 26 de ses enfants tombèrent au champ d'honneur. Pendant la guerre de 39/45, la commune fut occupée par les troupes allemandes .Le 6 mars 1944, pendant les bombardements du dépôt de la gare de Trappes, la commune fut durement touchée. Des maisons furent totalement détruites et de nombreuses, sinistrées.
Le tranquille petit village francilien à vocation agricole sortira de sa torpeur avec la naissance de la ville nouvelle dans les années 1970, connaissant une croissance hors du commun en une vingtaine d'années sur les plans démographique et économique. Erigée au cœur de Saint-Quentin-en-Yvelines, véritable moteur de l'agglomération, Montigny le Bretonneux présente aujourd'hui un visage résolument urbain au centre des Yvelines et du triangle royal formé de Versailles, St-Germain en Laye et Rambouillet.
- La Verrière: La commune est mentionnée en 768 sous le nom Watreias lors de sa donation à l'abbaye de Saint-Denis par Pépin-le-Bref. Deux seigneuries distinctes, la Grande et la Petite Verrière, relèvent de la châtellenie de Maurepas. En 1507, la Grande Verrière appartient aux Séguier dont plusieurs membres s'illustrèrent dans la magistrature et les fonctions d'Etat. En 1739, La Verrière est la propriété de Jean Cordier de Launay, qui obtient l'érection du village en paroisse : l'église dédiée à Saint-Jacques-le-Majeur est bâtie près de la Petite Verrière, puis démolie en 1804 .
- Magny Les Hameaux : Au dixième siècle est construit le château dont les ruines s'élèvent derrière l'église actuelle . Les seigneurs se succèdent à Magny, puis le Roi Louis XIV fait don de ces terres aux dames ursulines de Saint-Cyr . En 1788, le village prend son nom définitif : Magny-Les-Hameaux . En 1910, le premier téléphone public est installé, et en 1913, la première ligne électrique . Les habitants sont alors au nombre de 431 . En 1968, ils sont 1519 .
- Elancourt : Elancourt est un don de Pépin le Bref à l'abbaye de Saint-Denis en 768. La commune appartient à la commanderie des Templiers et à l'ordre de Malte . Lors de l'occupation prussienne de 1870, Elancourt est pillée .
- Voisins le Bretonneux : Le territoire constitue, au douzième siècle, la seigneurie des Voisins, qui la conservèrent jusqu'à la fin du quatorzième siècle . Voisins le Bretonneux est inclus dans le domaine royal de Louis XIV, puis est vendu comme bien national sous la Révolution . Le site inspira le peintre Pissarro . Après son entrée dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, les zones agricoles sont remplacées par des quartiers pavillonnaires.
Toutes ces communes, situées à proximité les unes des autres, ont connu une histoire présentant de nombreuses similitudes. Les anciens villages et la nouvelle agglomération forment donc un ensemble cohérent.
2/ Le projet d'origine et la création .
- Faire face à la croissance économique et démographique, qui s'accompagne de plusieurs carences .
Dans les années soixante, Paris et sa banlieue souffrent d'un retard de plusieurs décennies en matière d'équipement, de transports et de logement, d'une croissance urbaine désordonnée et anarchique, d'une sous-administration chronique, et surtout de l'absence d'un véritable programme d'aménagement qui tînt compte du dynamisme démographique de l'agglomération parisienne et des aspirations de ses résidents . Après une prise de conscience de ces insuffisances, le remède proposé est le développement de villes nouvelles autour de Paris, en offrant aux habitants de la capitale et de ses environs un mode de vie urbain radicalement novateur . La seule commune déjà urbanisée avant l'implantation de la ville nouvelle est Trappes . Et les prévisions démographiques ne laissent pas entrevoir une amélioration de la situation. En 1962, le recensement prévoit à terme une explosion de la démographie parisienne. En raison de l'arrivée à l'âge adulte de la population d'après-guerre (les enfants du "baby boom"), de l'exode rural et de la décolonisation, la courbe démographique doit, d'ici l'an 2000, effectuer un bond de plus de 60%. L'Etat s'engage alors dans une politique volontariste de réorganisation de la région parisienne et crée les villes nouvelles.
Le S.D.A.U.R.P. ( Schéma Directeur D'Aménagement Urbain de la Région Parisienne ), publié en 1965, organise l'extension de la région parisienne . Certains impératifs sont imposés, susciter une augmentation de 60% des emplois, doubler le nombre de logements et de pièces par logement et tripler le parc autoroutier .
- Le Général De Gaulle et Paul Delouvrier, acteurs principaux .
Le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme ( S.D.A.U.R.P. ) définit les grandes orientations de l'aménagement du territoire, qui est confronté à l'insuffisance des réseaux de transports, à la vétusté du parc de logements, entraînant une spéculation foncière, aux banlieues-dortoirs et au manque d'espaces verts .
La solution énoncée dans le schéma directeur publié en 1965 propose de créer de " vraies villes " marquées par l'unité et la cohérence de l'espace urbain, une capacité d'accueil assez importante (100 000 à 350 000 habitants par ville en l'an 2000) pour assurer un équilibre habitat-emploi.
Ce Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme est articulé autour de trois grands principes :
- Des structures spécifiques créées.
Le défi lancé aux aménageurs est de taille. Il s’agit de bâtir une ville de 100 000 à 200 000 habitants à partir des 11 communes, principalement rurales, regroupées dans la ville nouvelle. En quelques années, il faudra construire des logements, favoriser l’installation d’entreprises et de commerces.
L'EPA, créé le 21 octobre 1970, et le SCAAN, créé le 21 décembre 1972, remplacé ensuite par le SAN en 1984, sont les co-aménageurs de Saint-Quentin-en-Yvelines. L'EPA est mis en place par l'Etat, et est chargé d'acheter les terrains et de construire les logements et les commerces . Il est localisé à Bulloyer, et travaille en collaboration avec le SCAAN. Le SCAAN, au sein duquel se réunissent les élus locaux, est chargé entre autres de gérer les grands réseaux d'équipements, de favoriser les initiatives communautaires et de développer le potentiel économique de l'agglomération . Il est régi par une loi spécifique, qui détermine les compétences d'aménagement et le périmètre de la ville nouvelle . En 1983, Michel Rocard modifie la loi, fait coïncider les limites intercommunales avec celles des communes et donne la possibilité à ces dernières de quitter la structure intercommunale . Ce sera le choix de Bois d'Arcy, Coignières, Maurepas et Plaisir.
- La création de la ville nouvelle .
En 1969, les premiers chantiers s'ouvrent .
La loi Boscher valide la création de Saint-Quentin-en-Yvelines, le 10 Juillet 1970 . Une politique des villes nouvelles est mise en place, il faut offrir à la population un espace où trouver un logement et un emploi . Cela va entraîner l'arrivée d'une population jeune, plutôt aisée, recherchant une meilleure qualité de vie . La ville nouvelle bénéficie d'une concentration massive des soutiens publics orientée sur les équipements tertiaires de niveau supérieur : administratifs, universitaires, hospitaliers, culturels, financiers et économiques .
La ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines est officiellement créée en 1972 .
- L'un des principaux objectifs est de construire une ville verte .
Dès les premiers plans de la mission d’étude et d’aménagement, Saint-Quentin-en-Yvelines a été conçue autour d’une trame verte comme ossature principale. A cette époque, penser la ville à partir de ses espaces verts est une nouveauté. Auparavant, ces espaces étaient plus considérés comme des " vides à remplir " que comme des éléments structurant la ville. De plus, pour les aménageurs de l'EPA, le vert donne une image de marque de la ville, et répond a une préoccupation populaire majeure.
Concrètement, la ville nouvelle est organisée en bourgades entrecoupées d’espaces verts assurant les liaisons entre les quartiers. Par conséquent, l’urbanisation est discontinue . Ce principe d’urbanisation n’est cependant pas lié à une conception du paysage en tant que patrimoine. Les aménageurs ont souvent fait table rase du passé au profit d’un aménagement total, quitte à créer une nature très artificielle. Dans les années 70, l’Etat va prendre une série de mesures pour marquer son engagement auprès des collectivités locales dans la protection des sites naturels.
Les espaces verts figurent désormais parmi les éléments d’intérêts public. Ils sont définis comme contribuant à l’équilibre physique des hommes offrant détente et calme, et permettant le contact avec la nature (circulaire du ministère chargé de la protection de la nature et de l’environnement du 8 juillet 1973)
Il s’agit de limiter, essentiellement en région parisienne, l’urbanisation en préservant des espaces verts à la lisière des zones urbanisées et des zones agricoles (création le 6 Mai 1976 de l’agence des espaces verts, loi de protection de la nature du 10 juillet 1976 et création des contrats verts.)
Le " contrat vert " à St Quentin, en novembre 1976, fixe 3 objectifs :
3/ L'évolution de la ville nouvelle
Les présidents successifs du SCAAN, du SAN puis de la communauté d'agglomération- 1970-1980:
Les premiers quartiers sont construits selon des schémas d’urbanisme en vogue dans les années 70 : séparation des différentes fonctions de la ville (se loger, travailler, se déplacer, se distraire etc.) et des circulations automobiles et piétonnes . Ce sont surtout de jeunes couples avec enfants, une population à l'esprit pionnier, qui vient s’installer en ville nouvelle. Ils sont attirés par des loyers intéressants et des aides pour accéder à la propriété.
Arrivés dans des quartiers en chantiers, ils se sentent les pionniers d’une nouvelle " conquête de l’ouest " .
Malgré la volonté du gouvernement de réduire le rôle de l'Etat en matière d'aménagement et de favoriser, au nom du libéralisme, les initiatives des promoteurs privés, l'Etat met en oeuvre des moyens exceptionnels, pour que l'aventure de Saint-Quentin-en-Yvelines soit menée à bien. Au début des années 70, la ville se développe, et il faut qu'elle bénéficie d'un centre conçu à l'échelle de la région urbaine . Trappes-Centre est pressenti .
Au cours des dix premières années de Saint-Quentin-en-Yvelines, les maires des communes sur lesquelles se bâtissait la ville apparurent souvent dépassés par les événements . Emanant d'un électorat essentiellement rural, hormis à Trappes et à La Verrière, ces élus ne pesaient guère lourd face aux représentants de l'Etat venus construire sur leurs terres une nouvelle cité, même s'ils bénéficiaient d'un organe de représentation, de droits et de prérogatives avec le syndicat communautaire d'aménagement. Les élections municipales de 1977, en amenant à la tête des communes une nouvelle génération de maires plus au fait des questions d'urbanisme, changèrent cet état de fait . Ce progrès certain accentua cependant les conflits entre élus et pouvoirs publics, aggravés par des problèmes économiques et financiers .
En 1979, l'absence d'un centre urbain digne de ce nom, l'éclatement de la ville nouvelle en une série de bourgades rarement achevées et séparées par des champs ou des terrains vagues, la présence de larges voies de communication, notamment la Route Nationale 10 et la voie ferrée coupant la ville nouvelle en deux, faisant obstacle au développement du sentiment d'une identité urbaine commune . Conscients de ces aléas, les urbanistes de l'EPA et les élus du SCAAN s'attachent à résoudre ces problèmes .
- 1980-1990:
Dès les années 80, l’urbanisme et l’architecture marquent un retour à un modèle inspiré de la ville traditionnelle : mixité des circulations et des fonctions ( commerce et logement dans un même bâtiment ) .
A partir des années quatre-vingt, les villes nouvelles, qui étaient soumises au bon vouloir de l'Etat, sont prises davantage en charge par les élus, en ce qui concerne leur devenir et leur développement . La loi Rocard - Le Garrec impose une réforme complète du statut des villes nouvelles adopté douze ans plus tôt, et constitue pour Saint-Quentin-Yvelines un tournant essentiel de son histoire . Elle modifie les rapports entre les élus et les représentants de l'Etat : l'EPA devient un instrument au service des municipalités, majoritairement représentées au conseil d'administration .Avec les nouvelles dispositions financières et fiscales, les SAN et les communes ont la responsabilité directe de la perception fiscale ; la taxe professionnelle est perçue par le SAN sur l'ensemble de l'agglomération nouvelle. Cette série de mesures introduit une flexibilité permettant à chaque collectivité de se développer selon son propre rythme.
Le 13 juillet 1983, la loi Rocard modifie le statut des villes nouvelles. Le SCAAN devient alors SAN, Syndicat d'agglomération nouvelle . Son rôle consiste à gérer les grands réseaux d'équipements (pompiers, transports, assainissement, espaces verts...), développer le potentiel économique, proposer une variété de services à l'échelle locale ou encore favoriser les initiatives communautaires.
Le 23 décembre 1983, quatre communes quittent la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, Bois d'Arcy, Coignières, Maurepas et Plaisir
Début 1985, le cœur de Saint-Quentin-en-Yvelines est enfin mis en chantier dans le quartier de la gare .
A la fin des années quatre-vingt, Saint-Quentin-en-Yvelines peut se targuer d'être une réussite, particulièrement grâce au soutient de l'Etat, à la coopération intercommunale qui a permis l'achèvement des principaux projets urbanistiques, sociaux et économiques à l'origine de sa création . Mais de plus en plus d'élus souhaitent quitter la ville nouvelle .
- 1990-2004:
Depuis le cinq février 1998, Robert Cadalbert est président du SAN, élu à la majorité des suffrages des représentants des maires de la ville nouvelle, et remplaçant Roland Nadaus . Mr Cadalbert a immédiatement donné le ton de son mandat : " Nous sommes dans la continuité d'action .Cette continuité, je l'assurerai aussi en affirmant une autre volonté : celle de développer la coopération intercommunale " .
Structurées lors de leur création dans les années 60 autour de l'EPA, chargé de planifier, d'aménager et de commercialiser les terrains, et du SCAAN, remplacé par le SAN le 29 juin 1984, les villes nouvelles ont vu leur statut juridique disparaître le premier janvier 2004 . Le SAN se transforme en communauté d'agglomération, et les missions de l'EPA, disparu fin 2002, sont assurées par l'Agence foncière et technique de la région parisienne, A.F.T.R.P. .
En Janvier 2003 est signé le décret d'achèvement de la ville nouvelle .Saint-Quentin-en-Yvelines est parvenue à la maturité . La période des grands aménagements s’achève et l’EPA a transféré fin 2002 ses missions au SAN .
En 2003, le SAN signe avec l’Etat le décret d’achèvement de l’Opération d’intérêt national. Saint-Quentin-en-Yvelines rentre alors dans le droit commun et passe d’un projet imposé par l’Etat à un projet partagé par les élus, les habitants et l’ensemble des partenaires économiques locaux.
Conformément à la loi du 12 juillet 1999 sur l’intercommunalité, dite loi Chevènement, les élus de Saint-Quentin-en-Yvelines se sont prononcé et ont voté, le 17 septembre 2003, pour la transformation de la ville nouvelle en communauté d’agglomération. Effective au 1er janvier 2004, les compétences de la communauté d'agglomération demeurent les mêmes que celles du SAN . Les élus ont un an pour décider si de nouvelles compétences seront de la responsabilité des communes ou de l'intercommunalité . Cette loi précise des compétences obligatoires (développement économique, aménagement de l'espace, équilibre social de l'habitat, politique de la ville...) et optionnelles (assainissement, culture, création ou aménagement et entretien des voiries, eau, lutte contre les nuisances sonores, construction, aménagement, entretien et gestion des équipements sportifs et culturels).
- La communauté d'agglomération.
Avec près de 147 000 habitants , la ville nouvelle a atteint sa maturité, et se trouve en phase d’achèvement. La communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines est une structure intercommunale dont le siège est situé avenue des IV Pavés du Roy, à Montigny-le-Bretonneux .Elle est administrée par un conseil de la communauté d'agglomération, composé de 42 délégués désignés proportionnellement par les 7 communes, en fonction de leur poids démographique. Ce conseil désigne un bureau : l'exécutif de la communauté d'agglomération. C'est assemblée délibérante qui se réunit une fois par mois . Les compétences d'intérêt communautaire s'articulent autour de plusieurs axes, choisis par les élus de l'agglomération . La communauté d'agglomération accomplit ses missions en collaboration avec différents partenaires : les communes, des sociétés d’économie mixte, des associations et des syndicats intercommunaux . Le budget annuel de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines avoisine les 310 millions d’€uros. Ses ressources proviennent essentiellement de la taxe professionnelle des entreprises implantées sur le territoire . Différents supports d'informations sont utilisés, comme Le Petit Quentin S.Q.Y. Entreprises, trimestriel d'information économique. Enfin, la communauté d'agglomération participe au financement de la télévision locale câblée, TVFIL 78 et de la radio locale, Triangle FM (98.4).
- Le CODESQY .
Le 7 mars 2002, sur proposition de la communauté d'agglomération, le président Robert Cadalbert et le comité syndical créent le CODESQY, qui est issu de la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999 . Installé le 8 avril 2002, le conseil de développement de Saint-Quentin-en-Yvelines est un organe consultatif d’aide à la décision pour les élus de l’agglomération. Il est composé d’une cinquantaine de personnes issues de la société civile et représentatives de la vie associative, du secteur économique et institutionnel, du territoire de la ville nouvelle. Il est présidé par Pierre Marguerit . Le CODESQY est une véritable structure de veille, de conseil et d’anticipation, faisant écho aux besoins exprimés par la population du territoire . Doté d’une entière liberté quant à son fonctionnement, le CODESQY peut se réunir lorsqu’il le juge nécessaire, organiser des débats, créer des commissions thématiques, organiser des tables rondes.
- Pour conclure ...
Les cinq villes nouvelles, qui avaient été définies dans le schéma d'aménagement de 1965 comme les principaux pôles de croissance de la région et devaient rassembler 2 millions d'habitants en l'an 2000, n'ont pas atteint leurs objectifs. A cette date, la population de Cergy-Pontoise, Evry, Melun-Sénart, Marne La Vallée, Saint-Quentin-en-Yvelines, atteignaient en tout à peine 735 000 habitants. Elles ont cependant accueilli une part importante de la croissance démographique et économique de la région, et elles rayonnent bien au-delà de leur territoire.